Messieurs, dames, vous vous apprêtez à lire le premier article de la catégorie « soyez le changement », et pour démarrer, on va parler abeilles et biodiversité.
A titre personnel, je n’ai jamais eu peur des abeilles et je ne les ai jamais détestées. Mais pour autant que je m’en souvienne, je ne me suis non plus jamais demandé quel était leur rôle, qu’est ce qu’elles faisaient là, à tournoyer autour des fleurs et à bourdonner autour de nos pique-niques. Seulement voilà, ces bestioles sont venues piquer ma curiosité ces dernières semaines.
L’abeille est le symbole de la biodiversité.
Petite bête bicolore au bzz bzz sympathique, l’abeille est un vrai symbole : celui de la biodiversité. Reine de la pollinisation, elle transporte le pollen des fleurs qu’elle butine sur d’autres fleurs, permettant ainsi leur reproduction. (Elle est pas belle la nature franchement ?)
L’activité de pollinisation des abeilles est donc essentielle à l’homme puisque la majorité des cultures agricoles (fruits, légumes, oléagineux, épices, cacao, café j’en passe et des meilleures…) bénéficient de cette activité. Greenpeace précise d’ailleurs, dans une étude de 2013, que « sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, 71 dépendent des abeilles pour leur pollinisation. » et que » 4000 variétés de légumes cultivés en Europe n’existeraient pas sans le travail assidu des abeilles. »
(Les deux kumquats qui poussent fièrement sur l’arbuste homonyme, dans mon petit appartement parisien sont là pour le dire ! Merci à la bestiole qui est passée par ici cet été !)
Depuis quelques années, c’est l’hécatombe chez les abeilles.
Vous comprenez maintenant pourquoi on nous alerte souvent sur leur disparition. A titre indicatif, sur les 1,2 million de ruches d’apiculteurs en France, 300 000 sont reconstituées chaque année, et ce nombre augmente tous les ans. Concrètement, la disparition des abeilles mettrait sacrément en péril la richesse de notre biodiversité.
Parmi les raisons de cette disparition inquiétante : l’agriculture dite intensive, qui vite à exploiter de plus grand terrain pour une plus grande productivité. Pour se faire, on coupe les haies qui séparaient de plus petits espaces et, dans lesquelles s’épanouissaient les abeilles (et autres insectes). Ces derniers se retrouvent à aller vers les plantes qui seront cultivées sur l’espace et qui souffrent parfois de l’utilisation de pesticides. Des produits phytosanitaires qui sont également présents dans les parcs et les jardins de particuliers qui en font l’utilisation.
L’association bretonne Terre de Pollen explique de façon très claire le résultat à la clé, et le cercle vicieux qui risque de s’installer : Dans les champs où la biodiversité florale est moindre (parce qu’il n’y a plus de lisières, d’arbres et de haies à proximité par exemple), il y a moins d’abeilles. Souffrant de carence alimentaire, les colonies s’affaiblissent, et ne peuvent plus polliniser autant, entraînant une réduction de la biodiversité florale et végétale…
Vous l’aurez compris, abeilles et biodiversité sont infiniment liées, et cette reine contribue avec l’ensemble des insectes pollinisateurs au maintien de la vie sur notre planète.
Mais que faire pour les protéger ?
D’abord, vous pouvez simplement respecter notre mère nature, planter quelques fleurs par-ci par là, ne pas utiliser de produits chimiques sur vos plantations, et leur dire que vous les aimez (Moi ? Trop sensible ? naaaah). Ensuite, soyez curieux et parlez en autour de vous ! De nombreuses initiatives voient le jour. Parmi elles :
- la présence grandissante de ruches en ville. C’est le cas notamment à Paris sur les toits de la Rotonde, dans l’espace des Grands Voisins.. et au sein d’association, comme Miel de quartier, qui propose des ateliers de découverte et d’apiculture.
- un engagement municipal de la part de la ville de Paris, qui réduit, depuis plusieurs années l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces verts. C’est un début les gars !
- l’action citoyenne ! Sur les balcons des particuliers, des espaces s’installent pour accueillir de chaleureux bourdonnements. C’est le cas notamment de Diane, qui raconte son expérience dans un épisode de Bons Plants.
Une jolie histoire sur une bestiole pas si bête
Je voudrais terminer cet article par un extrait du superbe livre de Sue Hubbell, Une année à la campagne, où l’apicultrice américaine décrit avec un grand respect et beaucoup d’humour le monde qui l’entoure. Je vous invite vivement à le lire !

Je ne connais pas les réponses à ces questions, mais je suppose que leur contact permanent avec les abeilles massées à l’extérieur derrière le treillis est à l’origine de leur comportement, ce qui implique une telle complexité de renseignements transmis et analysés que j’en ai le vertige.«
Sue Hubbell, Une année à la campagne
Cette série d’article me permet de mettre en lumière des thèmes qui me tiennent à coeur, sans être une pro du sujet en question. J’essaye de faire les choses avec le plus de bienveillance possible, en trouvant des sources fiables et intéressantes, et j’espère que cela vous plaira.
Sources :
INRA 2013 – Abeilles, reines de la survie
Greenpeace – Ces précieux pollinisateurs que l’on éradique
Oui ! – Revue 2018 de La ruche qui dit oui
On a 20 ans pour changer le monde – Film documentaire 2018
En lien avec votre article, dessinatrice j’ai réalisé une nouvelle série sur le thème des abeilles. Cette série aux crayons de couleur la mortalité des abeilles par la pollution des substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.htm